L'affiche de lédition 2016 de la feste de les llengües
reprend le visuel d' un "moualaqat"
réalisé par Aurélie Ronflard
de l'association des labos de Babel de Aqui.
Aurélie s'est inspirée d'un texte de Guy Tirolien.
Crédo de Guy TIROLIEN.
Credo
moi aussi j’ai mon
credo de poche,
mais n’allez pas le répéter aux vents bavards
et à la foule qui passe.
mais n’allez pas le répéter aux vents bavards
et à la foule qui passe.
on vous rirait au nez.
je crois
que le soleil est un
oeuf de lumière
pondu par la nuit
pondu par la nuit
que la prière retombe
en pluie de fruits
dans la corbeille des mains offertes
dans la corbeille des mains offertes
que les étoiles sont
des âmes qui brûlent
que la terre est une
orange pour la soif de Dieu
que la fleur grimpe
aux fenêtres
pour consoler l’enfant qui pleure
pour consoler l’enfant qui pleure
que la pierre est un
arbre
qui n’a pas voulu croître
qui n’a pas voulu croître
que la bonté est ce
pays où l’on n’accède
qu’après avoir laissé tous ses bagages
à la douane de la douleur
qu’après avoir laissé tous ses bagages
à la douane de la douleur
que un et un font un
même dans les luttes du plaisir
même dans les luttes du plaisir
que le parfum du
sacrifice
nourrit les fleurs de l’art
nourrit les fleurs de l’art
et qu’à force d’amour
demain il fera jour.
demain il fera jour.
Guy Tirolien,
Feuilles
vivantes au matin, présence africaine. (1977)

Guy Tirolien est un poète français né le 13 février 1917 à Pointe-à-Pitre
(Guadeloupe), et décédé le 8 mars 1988 (à 71 ans) à Marie-Galante.
Il est l'auteur d'une œuvre mondialement célèbre Prière d'un petit enfant nègre (1943) reprise dans son recueil Balles d'or publié aux éditions Présence africaine. Ce poème raconte l'histoire d'un enfant noir qui ne veut plus aller à l'école des blancs.
Guy Tirolien s'est engagé dans le combat de la Négritude, aux côtés de Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas quand ceux-ci fondèrent ce mouvement littéraire. Il contribuera à fonder la revue Présence africaine, publiée simultanément à Paris et à Dakar dès 1947.
Il sera administrateur colonial au Cameroun et au Mali, et il contribuera efficacement au rapprochement entre les Africains et les Antillais. Il y rencontra les Afro-Américains MacKay, Langston Hughes et Richard Wright, membres de la Harlem Renaissance. Il sera fait prisonnier durant la Seconde Guerre mondiale, aux côtés de Léopold Sédar Senghor. Il mènera ensuite une carrière de fonctionnaire international qui le verra devenir représentant de l'ONU au Mali et au Gabon notamment.
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